Les carnets d'Anna Lloris : Manque d'ange
Si tu me voyais parfois
Une inondée
De douleur
Béance
Pornographique
Si tu me voyais parfois
Une masse de chair
Ecorchée
Creusée
Par l’insatiable
Manque de tes anges
Si tu me voyais parfois
Une épuisée
De l’espoir
Cuisse
Offerte
Au tout venant
Des vents putrides
Si faible
Ô oui
Si faible
Si tu me voyais parfois
Insondée
De regards
Et de rêves
Impénétrée
De chaleur
Et de douces terreurs
Bradant
Mes nectars les plus rares
Au premier fleurisseur
De tombe
Venu
Qui jamais
N’offrira
Le parfum
Qu’offrait
Le beau dur
De ton amour
Si tu me voyais
Parfois
Alors
Je demanderais
A ce qui
Demeure
De charité
Dans les sillons blessés
De la terre
Je demanderais
Que
Me frôlant
De tes épaules pleines d’allant
Tu ne me reconnaisses plus