Itinérance : Tant de belles morts
Ta présence
Toute entière
Me dénude
Des vaines pensées
Ne demeure
Que la faim
Folle
De me fondre
Dans l’antre
De ton âme
Te voyager
Par le sang
Et
Te faire
Toute entière
Prisonnière
De mes bras
Ton corps
Roi
Disais-tu en riant
Nos silences
Concentrent
Jusqu’à l’extrême
L’éclatement
De nos rages
Animale et magnifique
Insatiable
Faim
De nous
S’entredévorer
Rouge
Noir
Rouge
Noir
Farouche
Désir
De s’appartenir
Qui ne pourrait
Finir
Que dans le vaste et joyeux assassinat de nos chairs
Rouges
Etoiles
De nos yeux
Hurlant
Dans la nuit
Cette nuit
Là
Nous avons eu
Tant et tant de
Morts
Cette nuit
Froide
Au-dehors
Pétaradaient
Les souhaits
Jetés au ciel
De la nouvelle année
Par des foules ivres
Tant et tant
De morts
Sublimes
Dont le goût
Nous éveillait
Au milieu
De nos brefs
Sommeils
Apocalyptiques
Tant
Et
Tant
De morts
Depuis
Depuis
Il ne me reste
Que
Trop
De nuits
Où toujours
Je m’insomnie
Au labour
De ton absence