Itinérance : Danser sur les laves
Je me m’étais fait
Compagnon
D’un vieil arbre foudroyé
Tel
Un lépreux
D’antique faubourg
Il exposait
Ses moignons
Calcinés
En bordure
De sente épicée
Dès le soleil couchant
Ce spectre de cendres
Levait au ciel
Les oripeaux
De son antique parure de roi
Et d’un coup
Retrouvait
Sa souplesse
De jeune conquérant
Des racines
A la cime
Il ondoyait
Louvoyait
Et serpentait
Comme une étoile
Dont le seul théâtre imaginable
Eut été
Les laves ambrées
Du soleil incendié
Seul
Je le contemplais
Parfois
Bien longtemps
Après
Que l’obscurité
L’ait
De nouveau
Figé
Dans sa macabre posture
Sa splendeur
Ne cessait de m'éblouir
Elle me guidait
M'entrainait
A travers toutes ténèbres
En me préservant
Fidèlement
Des fosses à noyés
Alors
Au matin revenu
je redescendais
Vers la mer
Par la poussière rouge
Des sentes épicées
Et je marchais
Du pas allègre
De celui
Qui va goûter
Aux tendresses des vagues
Pour la toute première fois